1er Vendredi intersubjectif George Atwood

Cette activité est gratuite et ouverte à tous

Date: le 25 janvier 2013
Heure: 19h30 à 21h30
Lieu: Pavillon Marie-Victorin de l’Université de Montréal, au local D-427 (salon Noël Mailloux)
Contenu: échanges et discussion sur les vidéos du cours universitaire de George Atwood, Ph.D., psychanalyste, portant sur la psychopathologie et la psychothérapie.

Cette activité de formation est reconnue aux fins de la formation continue en psychothérapie (pour 2 heures par VI) No de reconnaissance OPQ: RA00323-13


L'année George Atwood au GEI
Les trois Vendredis intersubjectifs (VI) de l’année 2012-2013 porteront sur l’œuvre de George Atwood tel qu’il la communique dans des documents audio-visuels uniques qu’il a mis à notre disposition. Vous trouverez, dans ce qui suit, les liens pour ouvrir les vidéos en ligne des derniers cours sur la psychopathologie et la psychothérapie que George Atwood a donné à la Rutgers University l’année dernière avant de prendre sa retraite de l’enseignement. L’année 2012-2013 sera couronnée par la 10e Conférence annuelle du GEI en septembre prochain, laquelle comportera, entre autres, un séminaire à distance par vidéoconférence de 3 heures avec le professeur Atwood.

Programme des VI George Atwood
Très jeune, George Atwood a eu l’intuition que la psychothérapie des troubles mentaux les plus sévères offrait la possibilité de découvrir les secrets de l’esprit humain et les profondeurs de la nature humaine. Après 50 années consacrées à cette recherche, il nous en offre les conclusions. Attention: ces conclusions sont subversives, dérangeantes et déstabilisantes pour nos manières habituelles de voir et de comprendre. Se plonger dans son œuvre, c’est s’ouvrir au changement avec toute l’ambivalence d’être positionné sur le bord du chaos. Nous en sortons cependant plus profondément humain et humble. Autant Robert Stolorow, son compagnon d’exploration, était abstrait dans sa proposition du contextualisme phénoménologique, autant George Atwood nous livre l’illustration vécue de cette perspective à travers ses histoires cliniques et grâce à son inimitable talent de conteur.

Le principe fondamental du contextualisme phénoménologique propose que tous les phénomènes psychologiques, traditionnellement compris comme étant issus de mécanismes intrapsychiques isolés, soient maintenant vus comme étant formés à l’intérieur des systèmes constitués par les mondes d’expériences émotionnelles en interaction. Lorsqu’appliqué à la psychothérapie des formes les plus sévères de crises, catastrophes et dilemmes émotionnels, ce qu’Atwood appelle l’abîme de la folie (The Abyss of Madness), ce principe prend toute sa signification et sa profondeur humanisante en remettant en question la plupart de nos pratiques en psychologie et en psychiatrie.

Peu importe leurs manifestations parfois incompréhensibles, les soi-disant troubles mentaux les plus graves sont ultimement des événements humains qui émergent des contextes humains. En tant que tels, ils peuvent être compris de manière intersubjective, éliminant ainsi le fossé stigmatisant entre la folie et la santé mentale. George Atwood nous offre des études de cas, des illustrations des difficultés, succès et échecs en psychothérapie avec des personnes aux prises avec des états les plus souffrants. Nous vous invitons donc à vous ouvrir à l’influence de ce psychothérapeute et philosophe d’exception qu’est George Atwood.

Les sujets traités dans les vidéos incluent les suivants: les prémisses d’une approche phénoménologique, les facteurs dans la psychologie contemporaine qui font obstacle à une compréhension phénoménologique, une critique du modèle médical en psychodiagnostic, l’interprétation des significations dans les idées délirantes et les hallucinations, les états ressentis d’annihilation et leur centralité dans les soi-disants schizophrénie et trouble bipolaire, le traumatisme et la dissociation, les états de désespoir et leur rôle dans le suicide, le stress psychologique et le traumatisme encouru à faire de la psychothérapie, la guérison psychothérapeutique des fissures dans l’expérience de soi, la pédophilie, et la vision psychanalytique classique de la dépression.

Il y a 22 cours d’environ 60 à 70 minutes chacun répartis sur deux vidéos. Nous avons programmé les premiers 8 cours à visionner pour le VI du 25 janvier 2013, en décrivant le contenu de chaque cours et en indiquant les parties qui sont les plus pertinentes à visionner. Nous avons donc favorisé environ 5 heures et demie de contenu sur un possible 8½ heures de cours enregistré. Si vous en avez le temps, le visionnement au complet est recommandé, sinon vous pouvez laisser tomber les parties indiquées. Nous vous recommandons aussi d’acheter et de lire son livre, The Abyss of Madness, comme lecture complémentaire. Nous indiquons quelques correspondances entre le contenu du cours et le livre.

Lectures complémentaires

  • Atwood, G.E. (2011) The Abyss of Madness. New York: Routledge.
  • Stolorow, R.D., Atwood, G.E. & Orange, D.M. (2002) Worlds of Experience: Interweaving Philosophical Dimensions in Psychoanalysis. New York: Basic Books. Chap. 8: Shattered worlds/Psychotic states: the experience of personal annihilation.
  • Brandchaft, B. (2010) Toward an Emancipatory Psychoanalysis. New York: Routledge.



Cours 1: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (17 minutes)
À visionner en partie… (1ère partie, de 32:48 à 49:49, et 2e partie)

  • 1ère partie, 00:00 à 32:48 - Introduction du cours et textes de référence commentés.
  • 1ère partie, 32:48 à 49:49 - George Atwood introduit sa perspective de phénoménologue, et les questions importantes à se poser quand on écoute une personne dans cette perspective. Il offre ensuite sa première histoire clinique, celle d’Anna, qui illustre dramatiquement comment une perspective phénoménologique soutenue permet de décoder ce qui semble à première vue incompréhensible et «malade» (Pour une autre histoire avec Anna: The Abyss of Madness, chap. 1, pp.13-18).
  • 2e partie - Suite de l'histoire d'Anna.


Cours 2: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (21 minutes)
À visionner au complet…

  • 1ère partie, 00:00 à 20:34 - La perspective phénoménologique en action en psychopathologie - la question centrale à se poser quand on fait face à quelqu’un qui est profondément troublé: qu’est-ce que son discours ou son comportement, signifie dans le contexte de tout son monde d’expérience ? La perspective phénoménologique ne croit pas à «la folie», i.e. ce qui ne fait pas de sens… Un phénoménologue présume qu’il y a toujours une signification à tout ce qui semble ne pas en avoir. Une illustration: le poème d’Anna.
  • 1ère partie, 20:34 à 37:19 - Une deuxième histoire clinique, celle de la patiente qui portait des couches multiples de vêtement.
  • 1ère partie, 37:19 à 49:59 - L’anorexie: une 3e histoire clinique.
  • 2e partie - L’auto-mutilation. Une 4e histoire clinique que vous pouvez aussi lire dans son livre, (The Abyss of Madness, chap. 6, pp.151-152.)


Cours 3: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (16 minutes)
À visionner en partie… (1ère partie, de 00:00 à 8:18)

  • 1ère partie, 00:00 à 8:18 - Pourquoi la perspective phénoménologique est-elle aussi marginale dans notre monde de la psychologie et de la psychiatrie? Atwood a une vision fantaisiste que nous sommes en route vers une société où cette perspective profondément humanisante serait prépondérante dans notre pratique de la psychothérapie, permettant d’inclure et de traiter les personnes les plus souffrantes, celles qui vivent dans «un état de catastrophe continuelle». Il identifie quatre obstacles majeurs sur notre route vers la réalisation de cette vision:
    1. Les idées théoriques que nous présumons «vraies» et qui nous «gèlent sur place»…
    2. Le modèle médical et ce qu’il appelle son utilisation tyrannique, profondément invalidante…: les systèmes diagnostiques.
    3. La prépondérance d’une vision du monde qui consiste en une réalité objective avec laquelle les personnes sont ou non en contact…
    4. Les jugements moraux, positifs ou négatifs.
    Dans les prochains cours, il offrira des illustrations dramatiques de ces obstacles en les mettant en contraste avec une vision phénoménologique contextualiste. Il introduit d’abord les courants théoriques et cliniques qui font obstacle à une perspective phénoménologique. Vous pouvez sauter les parties suivantes si vous le voulez: (lire à la place The Abyss of Madness: chap. 1, pp. 18-25)
  • 1ère partie, 8:18 à 50:08 - La thérapie cognitive comportementale, qu’Atwood baptise la thérapie du «stop it»… Il raconte l’histoire dramatique de Michael Mahoney, un psychologue et auteur réputé qu’il a connu et qui s’est éventuellement suicidé. Plutôt que d’essayer de modifier les patterns cognitifs comportementaux des personnes, la perspective phénoménologique observe ces patterns et se demande ce qu’ils signifient dans le contexte du monde d’expérience de la personne.
  • 2e partie - La psychanalyse freudienne.


Cours 4: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (9 minutes)
Vous pouvez sauter ce cours au complet si vous le désirez...

La psychanalyse freudienne (suite): Atwood continue ici d’explorer les aspects anti phénoménologiques chez Freud. Il reprend l’analyse célèbre de «l’homme aux loups» par Freud pour en offrir une compréhension phénoménologique.


Cours 5: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (10 minutes)
À visionner au complet…
(la vidéo de la 1ère partie est coupée à 41:01 et il manque donc environ 9 minutes de la fin du cours, il s'agit d'une défectuosité du fichier vidéo hébergé par YouTube)

  • 1ère partie, 00:00 à 30:00 - Atwood reprend les théories que nous présumons être la vérité et qui nous immobilisent dans nos tentatives de compréhension. Il propose que la psychanalyse freudienne est obsédée par ce qui est caché, déguisé, plutôt que de tenter de s’immerger dans ce qui est exprimé. Il contraste l’herméneutique (principes d’interprétation des significations) freudienne comme étant celle de la suspicion, à l’herméneutique phénoménologique qui serait celle de la confiance.
    Il le démontre en mettant en parallèle l’interprétation freudienne du cas de «l’homme aux loups» avec l’interprétation phénoménologique du même cas. Il termine cette partie de son cours en affirmant que la plupart des théories sont bâties sur un seul thème émotionnel qui est vu comme universel vs l’approche phénoménologique qui serait «multithématique» et qui recherche les thèmes émotionnels qui sont prépondérants dans la vie de chaque personne.
  • 1ère partie, 30:00 à 49:46 - . Il aborde le 2e obstacle à la vision phénoménologique dans notre domaine: l’utilisation du modèle médical. La perspective diagnostique médicale est l’ennemi de la phénoménologie, propose-t-il. L’acte diagnostique s’oppose à la compréhension d’une personne. Il propose une étude du système diagnostique courant, celui du DSM, avec une illustration fantaisiste de sa genèse: les hommes sur les crochets («men on hooks» <-cliquer sur le lien pour voir l'illustration et le texte descriptif).
    (voir The Abyss of Madness, chap. 2, pp.41-52)
  • 2e partie - Atwood aborde ici un des diagnostics les plus destructeurs selon lui, celui de la schizophrénie. Poser un diagnostic de schizophrénie, c’est réifier ce que la personne manifeste en une «maladie mentale», située à l’intérieur de la personne, ce qui nous empêche de chercher les significations de ce qu’elle manifeste dans son contexte de vie.


Cours 6: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (11 minutes)
À visionner au complet…

  • 1ère partie, 00:00 à 23:00 - Atwood parle des systèmes diagnostiques qui ont prévalu dans l’histoire et de l’étude qu’il en a fait. Le principe fondamental de la perspective phénoménologique: tout ce qu’une personne fait, dit, ressent, est enchâssé dans un monde d’expériences continues, et comprendre ce que ça signifie consiste à trouver où ce comportement, ce discours, cet état affectif se situe dans ce monde là. Il illustre cette approche en parlant de ce que la psychiatrie appelerait «l’affect inapproprié» chez Anna (la première histoire du Cours 1) comme indice de schizophrénie. Il donne une signification très différente du sourire plaqué d’Anna à partir de son poème et du dessin qu’elle lui a fait de «la structure de l’esprit humain».
  • 1ère partie, 23:00 à 49:30 - La dépression: un autre contraste saisissant entre la compréhension diagnostique médicale et la compréhension phénoménologique. Une histoire qui est également reprise dans son livre (The Abyss of Madness) au chapitre 6, pp. 122-125.
  • 2e partie - La fin tragique de cette histoire de dépression.


Cours 7: 1ère Partie (49 minutes) / 2e Partie (12 minutes)
À visionner au complet…

  • 1ère partie, 00:00 à 30:00 - Atwood continue ici ses illustrations des aspects anti-phénoménologiques de l’utilisation du modèle diagnostique médical. Il propose une troisième histoire, celle d’un homme qu’il a traité pendant 19 ans, et qui présentait un soi-disant Trouble explosif intermittent (IED-Intermittent Explosive Disorder). L’histoire commence dramatiquement lorsqu’à la première entrevue, le patient lui demande, en sortant de la séance, si c’est correct qu’il joue à pile ou face ce soir-là pour décider s’il va se suicider…
  • 1ère partie, 30:00 à 49:17 - Thème: l’impact sur le patient de poser un diagnostic de trouble bipolaire et de le lui dire… deux histoires où l’impact est différent, celle d’un étudiant à Rutgers dont il a connu l’histoire par un de ses amis, et celle de Patti Duke, une actrice bien connue qui a écrit son histoire. Il parle aussi de l’insensibilité du clinicien à cet impact. Atwood a fait une étude des autobiographies des personnes qui avaient été diagnostiquées d’un trouble bipolaire.
  • 2e partie - Les soi-disant «idées délirantes» chez les personnes diagnostiquées d’un trouble bipolaire. Illustration: le récit par Patti Duke de son soi-disant «délire paranoïde» tel que compris dans une lecture phénoménologique.


Cours 8: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (17 minutes)
À visionner en partie… (1ère partie au complet, et 2e partie, de 00:00 à 2:35)

Atwood termine ici les illustrations de son thème: l’impact d’apprendre son diagnostic… Sa première histoire est la sienne.

  • 1ère partie, 8:00 à 34:00 - La deuxième est celle de Mary, une patiente qu’il a vu pendant de longues années et qui, au début de la vingtaine avait été hospitalisée trois fois pour des épisodes psychotiques pour lesquels elle avait reçu le diagnostic de schizophrénie. Il souligne l’importance d’être sensible à, et de reconnaître comment le thérapeute affecte le champ de la relation et l’expérience de la patiente comme lorsqu’il offre un diagnostic à celle-ci.
  • 1ère partie, 34:00 à 49:48 - Atwood raconte ensuite l’histoire de Kay Jamieson, une psychologue diagnostiquée trouble bipolaire, et qui a écrit deux livres très connus sur son histoire personnelle: The Unquiet Mind, intéressant en ce qu’elle décrit la phénoménologie du trouble bipolaire, et Touched by Fire. Elle ne semble pas cependant comprendre les significations des soi-disant idées délirantes et hallucinations qu’elle a eues (voir la compréhension phénoménologique du soi-disant trouble bipolaire: The Abyss of Madness, chap. 1, pp.25-34), et elle les interprète plutôt comme un trouble biologique, une «maladie mentale».
  • 2e partie, 00:00 à 2:35 - Atwood s’inquiète qu’il soit perçu comme condamnant la psychiatrie et les psychiatres… et nuance son propos…
  • 2e partie, 2:35 à 16:53 - Il aborde le troisième obstacle, relié au deuxième (le modèle médical), à une perspective phénoménologique: la doctrine de la Réalité avec un R majuscule. Nous le verrons plus tard…


Retour au haut de la page.

X