7e Colloque annuel du GEI (suivi par l'Assemblée générale annuelle)

Féminités, masculinités et sexualités : pour une pratique clinique inspirée de la théorie des systèmes intersubjectifs

La date: samedi le 2 octobre 2010, de 9h à 17h (accueil à partir de 8h30)
Le lieu: Le Nouvel Hôtel, salle St-Mathieu, 1740 boul. René-Lévesque Ouest, Montréal, (514) 931-8841
Stationnement souterrain: entrée sur la rue St-Mathieu

POUR S'INSCRIRE: Télécharger le formulaire d'inscription au bas de cette page.

Parmi les souffrances les plus fréquentes que nous vivons dans notre vie personnelle et que nous rencontrons chez nos patient(e)s, se trouvent celles reliées à notre expérience d’être femme ou homme, de notre sexualité et de nos relations intimes en couple. Comment les comprendre? Le 7e colloque annuel du GEI sera l'occasion de s’initier à une remise en question de l’expérience du genre qui donne lieu à ces expériences centrales de notre existence. C’est une invitation à réfléchir ensemble sur ce thème à la lumière de la théorie des systèmes intersubjectifs, réflexion qui peut conduire à une modification de notre compréhension de ces phénomènes dans notre pratique.

Dans la foulée des nouvelles perspectives théoriques et cliniques récentes inspirées du postmodernisme, nous perdons bien des repères catégoriques qu’on croyait fondamentaux, ce qui nous laisse souvent déroutés et confus. Entre autres, il y a ces repères qui se manifestaient en catégories dichotomiques claires, nettes et complémentaires, comme par exemple, la Femme et l’Homme. Cette division binaire de la complémentarité des sexes et du genre cimentait la dominance normative de l’hétérosexualité dans notre culture en pathologisant l’homosexualité, en plus d’asseoir la domination culturelle et politique de l’homme en rapport avec la femme. Depuis les années ’80, une vaste littérature psychanalytique féministe, entre autres, propose une nouvelle manière de penser le genre et la sexualité dans le psychisme, le corps et la culture. Ces théoriciens/cliniciens –des femmes pour la plupart- nous ont enseigné qu’il fallait se méfier des référents singuliers dans les théories du développement qui parlent de « la femme » ou de « l’homme ». En s’inspirant de leur expérience clinique, elles ont mis à jour l’extraordinaire complexité de l’expérience du genre: la fluidité et la multiplicité des expériences liées au genre construites dans des contextes relationnels multiples nous permettant aussi de comprendre une variété de sexualités.

La théorie des systèmes intersubjectifs, développée par Stolorow, Atwood et Orange, s’inscrit dans ce mouvement en soulignant la nature fondamentalement relationnelle, contextuelle de tous les phénomènes psychologiques, y compris celui de l’expérience de soi comme sexué, auparavant conceptualisée dans la tradition psychanalytique comme une propriété structurante d’une identité essentielle fondée sur les différences sexuelles anatomiques. Le genre, défini ici comme les significations et les expériences associées au sexe biologique, serait donc hautement dépendant du contexte et inévitablement enchâssé dans les multiples systèmes (familiaux, sociaux et culturels) qui le façonnent. Adoptant le modèle de la théorie des systèmes, Adrienne Harris (2005) présente le genre comme un « assemblage flexible » plutôt que préprogrammé et fixe. Virginia Goldner (1991) va même jusqu’à proposer que la consolidation d’une expérience de soi stable et fondamentale en tant qu’homme ou femme implique l’activation de processus associés au traumatisme, comme la dissociation et le déni. Doris Brothers a également proposé dans son dernier livre (Toward a Psychology of Uncertainty) que les dichotomies vécues de manière très marquante, telle la dichotomie des genres, reflètent souvent des patterns relationnels qui émergent des séquelles du traumatisme et qui ont pour fonction de réduire l’incertitude insoutenable en niant les différences et/ou les similitudes entre les personnes. Profondément enracinée dans les systèmes sociaux, la dichotomie des genres se perpétue et devient la source de nouveaux traumatismes qui se transmettent à travers les générations.

La journée se déroulera avec en alternance, des exposés théoriques et cliniques par Annette Richard, et des exercices où l’on invitera les participants et participantes à réfléchir à leurs propres convictions émotionnelles organisatrices de leur expérience d’être une femme ou un homme et de leur interaction avec les expériences de leurs patient(e)s.

Au programme de la journée: Le colloque débutera à 9h et se terminera à 15h45, avec un arrêt pour le dîner de midi à 13h30. La 6e Assemblée générale annuelle (AGA) des membres du GEI aura lieu tout de suite après le colloque, de 16h à 17h. Vous trouverez l'ordre du jour de l'AGA en fichier attaché au bas de cette page.

Voici l'horaire de la journée:

08h30 - Inscriptions
09h00 - Présentation par Annette Richard et échanges en dyades et petits groupes
12h00 - Dîner
13h30 - Présentation par Annette Richard et échanges en dyades, petits groupes et plénière
15h45 - Pause
16h00 - 6e Assemblée générale annuelle des membres du GEI
17h00 - Fin

Le comité organisateur: Sonia Boudreault, Marie Noël, Annette Richard

X