8e mini-Colloque annuel du GEI (suivi par l'Assemblée générale annuelle)

La théorie de l’intersubjectivité, son développement et son contexte historique : une véritable psychologie «psychanalytique/humaniste-existentielle»

La date: samedi le 1er octobre 2011, de 9h30 à 13h (accueil à partir de 9h)
Le lieu: UQÀM, Pavillon Hubert-Aquin, salle A-1750, 400 rue Sainte-Catherine Est, Montréal
La présentatrice: Annette Richard

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La présentation
La plupart d’entre nous, membres et sympathisants du GEI, avons d’abord été attirés par, et formés à la psychothérapie d’orientation humaniste-existentielle. Ses postulats fondamentaux avec la revalorisation du sujet de l’expérience et une démocratisation des approches thérapeutiques convenaient mieux à nos sensibilités particulières. La psychologie humaniste-existentielle a émergé au milieu du 20e siècle en réaction aux deux paradigmes behavioriste et psychanalytique alors dominants. Cette 3e force, ainsi qu’on l’a désignée au début des années 60, affirmait que la psychologie, nouvelle discipline scientifique moderne née au début du 20e siècle, avait perdu son âme aux mains des freudiens déterministes, et son esprit, par l’insistance des behavioristes à objectiver et à mesurer l’humain. Née dans la dissidence, récupérée par les mouvements contre-culturels des années 60, et marquée par la diversité des intérêts et des méthodologies de ses auteurs, la psychologie existentielle-humaniste, à part quelques exceptions, s’est marginalisée et son développement théorique a été restreint.

Or, voilà que vingt à trente ans après Carl Rogers (1942), Heinz Kohut (1959, 1971) initie (parallèlement à d’autres auteurs), de l’intérieur du mouvement psychanalytique, une correction profonde en psychanalyse en affirmant que seule la réalité subjective délimite le domaine d’exploration en psychanalyse. Il ajoute que cette réalité subjective n’est accessible que par deux méthodes, soit l’empathie et l’introspection. Les années ‘60 et ‘70 marquent un profond changement de paradigme en psychanalyse qui retrouve l’âme qu’elle avait perdue en revalorisant la subjectivité du patient et en remettant en question l’autorité des interprétations de l’analyste. De nombreux auteurs (Kahn, 1989; Stolorow, 1976) ont établi des parallèles entre les travaux de Rogers et de Kohut, deux des pionniers dans ce changement de paradigme en psychologie. Cependant, nuls autres que les théoriciens de l’intersubjectivité n’ont mené aussi loin la reconceptualisation radicale de la psychanalyse et de ses applications cliniques vers une vision postmoderne, libérée des entraves de son objectivisme et de son matérialisme scientifique.

Pour nous préparer à la venue de Robert Stolorow, un des principaux auteurs de la théorie de l’intersubjectivité, que nous accueillerons le printemps prochain à Montréal, nous vous proposons un exposé et une discussion portant sur l’émergence de cette perspective théorique et sur l’histoire de son développement. Nous retracerons donc l’évolution de ce que Robert Stolorow (2011) appelle maintenant la théorie des systèmes-intersubjectifs, une perspective psychanalytique postcartésienne identifiée comme un contextualisme phénoménologique. Cette mise en contexte historique d’une perspective théorique quelle qu’elle soit est non seulement un des principes de la théorie de l’intersubjectivité, mais aussi une garantie que nous la « tiendrons légèrement » (Orange, 1995) sans la dogmatiser.

De plus, en la mettant en contraste et en dialogue avec les perspectives humanistes-existentielles, la théorie de l’intersubjectivité nous apparaît alors davantage dans sa particularité et sa profondeur. Elle se situe en continuité avec la psychologie existentielle-humaniste, laquelle avait ouvert la voie à sortir la psychologie des méandres de l’objectivisme des sciences pures, héritage de la philosophie cartésienne dominante. En reprenant à son compte l’essentiel des postulats humanistes-existentiels, la théorie de l’intersubjectivité, qui s’est développée au sein de la psychologie du soi, leur a donné une nouvelle profondeur et cohérence, ainsi que des bases théoriques plus élaborées (Kahn, 1996; Jacobs, 1991). Elle a également mené plus loin l’engagement phénoménologique du praticien humaniste-existentiel dans sa quête de rester au plus près de l’expérience du patient, en mettant celle-ci radicalement en contexte à la fois dans son développement et dans la compréhension que nous pouvons en avoir comme thérapeute. Saisir l’expérience unique et holistique de la personne toujours située dans des contextes humains constitutifs incarne plus profondément le projet du thérapeute humaniste existentiel. De plus, l’évolution vers la reconnaissance d’une co-construction du sens de l’expérience des patients dans un dialogue intersubjectif, c’est-à-dire où nous participons pleinement comme sujet, nous oblige à clarifier nos concepts, nos propres biais personnels et théoriques. Nous sommes là nous aussi, également situés dans les contextes relationnels!

Nous vous invitons donc à venir réfléchir ensemble à qui nous sommes comme praticien, d’où nous venons, où nous nous situons: un soutien dans ce monde complexe et ambiguë du sens de l’expérience humaine dans lequel nous nous mouvons comme personne et comme thérapeute.

Le programme
Le mini-colloque débutera à 9h30 et se terminera à 11h45. La 7e Assemblée générale annuelle des membres du GEI aura lieu tout de suite après, de midi à 13h. Il n’y aura pas d’arrêt pour le lunch.

09h00 - Inscription
09h30 - Présentation par Annette Richard et échanges avec l’auditoire
11h45 - Pause
12h00 - 7e Assemblée générale annuelle des membres du GEI
13h00 - Fin

Le comité organisateur
Annette Richard, Lucie Lalonde, Richard Langevin et Sylvie Chênevert

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