5e Colloque annuel et Assemblée générale annuelle du GEI

La date: samedi le 4 octobre, 2008 (9h00-17h00)
Le lieu: Le Nouvel Hôtel, salle St-Mathieu, 1740 boul. René-Lévesque Ouest, Montréal
Le thème: Une expérience relationnelle nécessaire au développement du sens de soi : l’ « expérience objetsoi » mise à jour à la lumière de la théorie des systèmes intersubjectifs
Les présentateurs: Conrad Lecomte, Ph. D., Annette Richard, L. Ps., et Sonia Boudreault, M. Ps.

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La pratique de la psychothérapie est parfois exaltante, vivifiante; elle consolide alors notre sentiment de compétence. À d’autres moments, elle est exigeante, angoissante; elle nous amène alors aux limites et parfois au-delà de notre compétence et de notre endurance. Combien de fois par jour ne vivons-nous pas des situations thérapeutiques lesquelles, tour à tour, soit confirment l’efficacité de nos efforts, soit nous amènent à douter de nous, nous déstabilisent? Cette oscillation des états émotionnels de soi, dont l’intégrité et la vitalité sont constamment affectées en fonction des réponses des autres, portent un nom particulier depuis les travaux de Kohut (1971), le père de la psychologie du soi. En appliquant systématiquement une perspective d’observation empathique, Kohut a identifié ce besoin vital à son développement chez toute personne, tout au long de sa vie, d’être validée dans ses accomplissements et dans sa similitude aux autres et d’être réconfortée dans sa détresse. Ce sont des besoins d’expériences dans la relation aux autres qui étayent le sens de soi, ce qu’il a appelé les besoins « objetsoi ».

Cette conception de la relation soi/objetsoi a d’abord changé la vision que les thérapeutes analytiques avaient de leurs patients : au lieu de voir seulement des manifestations « pathologiques » de résistance dans les demandes et protestations des patients, ils ont commencé à reconnaître chez ceux-ci, une recherche « saine » de réponses en résonance empathique à leur état ayant une fonction d’étayage psychologique de soi, des réponses qui leur avaient manqué dans leur développement. Souvent, à partir de l’absence de réponses empathiques, ou pire, à partir de réponses abusives dans leur environnement, ces personnes ont développé un sens d’elles-mêmes qui manque de cohésion, de stabilité dans le temps, et de valence positive. Les besoins chez les patients de réponses de validation « en miroir », de connexion « idéalisante » devenaient alors normaux et légitimes. L’ambiance de la relation thérapeutique en a été transformée, mais également la compréhension du développement et du changement psychologique.

Où en sommes-nous dans notre compréhension de ces phénomènes quelque 30 années après la mort de Kohut? Le changement radical de paradigme initié par Kohut en psychanalyse se confirme et s’accentue : le fonctionnement psychologique humain est maintenant vu comme étant continuellement enchâssé dans les interactions, ce que Stolorow et Atwood ont qualifié d’ « insoutenable enchâssement de l’être ». Inspirée par la Théorie des systèmes intersubjectifs qui s’est développée récemment, la psychologie du soi a élargi les idées de Kohut de bien des manières. Entre autres, nous reconnaissons maintenant que le thérapeute a aussi des besoins objetsoi dans la relation avec le patient. Surtout quand nous traitons des patients profondément traumatisés, il nous faut « survivre » à leurs attaques invalidantes ou à leur incapacité temporaire à utiliser nos réponses pour soulager leur souffrance. Nous nous tournons alors parfois vers des sources de réconfort, de soutien de notre sens de soi, des sources qui varient entre la thérapie personnelle, la supervision, la recherche d’une compréhension théorique et clinique éclairante, la présence empathique et aimante de nos proches, et parfois par notre idéalisation de cliniciens ou théoriciens qui nous inspirent ou le partage avec des collègues qui vivent des expériences semblables. Ce sont toutes des sources d’expériences objetsoi nécessaires à notre fonctionnement en tant que thérapeute et à notre développement comme personne.

C’est dans cet esprit que nous abordons le 5e Colloque annuel du GEI. En revisitant l’évolution historique de ce concept central, la relation soi/objetsoi, et en partageant nos expériences de ce lien avec nos patients, nous voulons ainsi créer un « milieu objetsoi » pour nous-mêmes, favorisant du même coup cette possibilité pour nos patients. Les définitions théoriques et les illustrations cliniques seront suivies d’un exercice en petits groupes où les participants pourront s’approprier davantage une compréhension de ces expériences et de leur fonction dans la thérapie.

Le programme: le colloque débutera à 9h et se terminera à 15h45, avec un arrêt pour le dîner de midi à 13h30. L'Assemblée générale annuelle du GEI aura lieu tout de suite après le colloque, de 16h à 17h. Voici le programme détaillé:

08h30- Inscriptions
09h00- Présentation théorique et discussion; 1ère partie : Conrad Lecomte et Annette Richard
10h30- Pause
10h45- Présentation théorique, 2e partie : Conrad Lecomte et Annette Richard
11h30- Période de questions et d’échanges.
12h00- Dîner
13h30- Présentation clinique : Sonia Boudreault
14h30- Exercice d’appropriation
15h00- Questions et discussion
15h45- Pause
16h00- Assemblée générale annuelle du GEI
17h00- Fin

Le comité organisateur: Marie Noël, Sylvie Chênevert, Annette Richard

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