En présence et sur Zoom simultanément
Séminaire du printemps 2023
La centration clinique sur l'expérience affective à l'intérieur du champ intersubjectif
Avec
Annette Richard, L.Ps.
À partir de textes de Stolorow, Atwood et Brandchaft
Date et heure :
Le samedi 22 avril 2023, de 9h30 à 16h30,
boîte à lunch incluse.
Accueil dès 9h,
déjeuner continental inclus (jus, fruits, café, muffins et viennoiseries).
Ajoutez cette activité à votre calendrier :
Lieu :
Centre St-Pierre,
1212 rue Panet
(près du boulevard René-Lévesque), Montréal, salle 100
À
trois coins de rue de la station de métro
Beaudry
Stationnement dans les rues du quartier, ou au stationnement du Centre St-Pierre au coût de 15$, tarif pour la journée ("premiers arrivés, premiers servis" étant donné que le nombre de places est limité).
Participation à distance :
Il sera également possible de participer à l'activité par la plateforme Zoom et des sous-groupes seront créés pour les discussions en petits groupes. Le lien de connexion sera envoyé aux participants par courriel le mercredi précédent l'activité et un rappel sera fait une heure avant l'activité. Les participants recevront également un guide détaillé sur la façon de se connecter et de participer à l'activité.
Attention : si vous désirez participer à distance, veuillez vous inscrire au plus tard une heure avant le début de l'activité afin de recevoir votre lien de connexion.
Inscription : Voir la section Inscription en ligne plus bas.
N.B. Participants en présence : seules les inscriptions faites jusqu'au jeudi 20 avril inclusivement permettront la réservation d'une boîte à lunch.
Cette activité est reconnue par l’Ordre des psychologues du Québec pour 6 heures de formation continue en psychothérapie. No OPQ : RA05366-23.
Le séminaire
Avec le virage phénoménologique en psychologie vers le milieu du 20e siècle en psychologie humaniste-existentielle, éventuellement aussi en psychanalyse, le sujet humain et son expérience est revalorisé dans la théorie et la pratique clinique. Le Ça, le Moi et le Surmoi, les régulateurs des pulsions instinctuelles, sont remplacés par le Soi, le centre d’expérience et de motivation personnelle. Parmi d’autres, Winnicott (1958) et Kohut (1971, 1977) conçoivent le Soi comme une entité phénoménologique dépendante de son environnement humain. Plus tard, la théorie des systèmes intersubjectifs donne naissance à une psychanalyse phénoménologique radicalement contextualisée qui revalorise non seulement la subjectivité du patient, mais celle aussi du thérapeute. Les dictats techniques de Freud au sujet de la neutralité, l’abstinence, et ses métaphores du chirurgiens, du miroir et de l’écran neutre, deviennent désuètes et sont même décriées. Embrasser la complexité de ces deux mondes subjectifs qui se co-constituent devient le défi du thérapeute. Quelle posture thérapeutique de participation devient possible, désirable, prégnante et facilitante de changement? Sur quoi le thérapeute doit-il centrer son attention? Que tente-t-il de comprendre et comment intervient-il à partir de sa compréhension?
Diverses écoles de pensée psychanalytique ont offert des réponses différentes à ces questions. La psychologie du soi, à partir de Kohut et de ceux qui l’ont suivi, dont Storolorow et ses collègues intersubjectivistes (Stolorow et Atwood, 2016), a mis la compréhension empathique de l’expérience affective du patient au centre de son approche. La recherche empirique sur le développement du bébé (Sander, 1985; Lichtenberg, 1989; Stern, 1985; Lachmann et Beebe, 1989, 1992) a d’ailleurs confirmé la signification centrale au plan motivationnel des expériences de régulation (ou de dérégulation) affective vécues à l’intérieur des systèmes relationnels pour le développement de l’enfant, celles que Kohut (1971) a appelé les expériences objetsoi structurantes du soi. La pensée psychanalytique, en passant de la primauté motivationnelle des pulsions à la primauté de l’affectivité, choisit comme objet central d’exploration l’expérience émotionnelle et son organisation dans ses contextes intersubjectifs passés, présents et futurs, y compris celui de la thérapie.
Socarides et Stolorow (1984/1985) proposent un élargissement du concept kohutien objetsoi (Kohut, 1971) lorqu’ils écrivent que « les fonctions objetsoi concernent fondamentalement l’intégration de l’affect » (p. 66) dans l’organisation de l’expérience de soi, et que le besoin de liens objetsoi « concernent de façon prédominante le besoin de réponses bien accordées aux états affectifs de la personne à tous les stades du cycle de la vie » (p. 66). Dans le premier texte à l’étude dans ce séminaire, Stolorow (2002) démontre que la reconnaissance de la primauté motivationnelle de l’affectivité ouvre sur une mise en contexte intersubjectif de tous les phénomènes psychologiques autrefois conçus comme se situant dans le psychisme isolé du patient tels que le conflit psychologique, la psychopathologie en tant que conséquence du traumatisme développemental, le transfert, les défenses/résistances, les différentes formes d’inconscience, et une nouvelle conception de l’action thérapeutique.
Lichtenberg et al. (1996) décrivent l’expérience affective comme étant le fil d’or de l’échange thérapeutique du fait de la primauté accordée à la centration empathique du thérapeute sur les expériences affectives du patient, sur les siennes propres et sur leur interaction dans l’arène thérapeutique. Stolorow (2014) a récemment remis en question la notion kohutienne d’immersion empathique du thérapeute dans le monde d’expériences affectives du patient comme étant encore imprégné de la bifurcation cartésienne intérieur/extérieur. Dans le deuxième texte à l’étude dans ce séminaire, Atwood et Stolorow (2016) suggèrent une forme de participation plus active et plus engagée à la relation thérapeutique de la part du thérapeute, ce qu’ils ont appelé l’« habitation émotionnelle » (emotional dwelling). Afin de la préciser, ils contrastent cette posture du thérapeute avec celle suggérée par Freud, Sullivan et Kohut. Ils rejoignent cependant des formulations semblables chez Lichtenberg et al. (1996) décrivant la marche du thérapeute sur la corde raide quand il tente simultanément d’habiter la réalité émotionnelle du patient tout en restant en contact avec la sienne.
Un troisième texte à l’étude illustre cette posture thérapeutique dans une situation qui représente le plus grand défi à cette capacité du thérapeute de marcher sur cette corde raide : le récit du traitement d’une personne souffrant d’états psychotiques.
Trois textes à l'étude1) Stolorow - De la pulsion à l’affectivité : contextualisation de la vie psychologique
Traduction française par Jean-Pierre Marceau et Annette Richard du texte :
Stolorow, Robert D. (2002). From Drive to Affectivity: Contextualizing Psychological Life.
Psychoanalytic Inquiry,
vol. 22, n° 5, pp. 678-685.
Résumé
La thèse de cet article est qu'en passant de la primauté de la pulsion à la primauté de l’affectivité, la pensée psychanalytique s’oriente résolument vers un contextualisme phénoménologique choisissant comme objet central d’investigation les systèmes dynamiques intersubjectifs. Contrairement aux pulsions qui semblent surgir de l’intérieur des profondeurs d’un sujet cartésien isolé, l’affectivité—c’est-à-dire l’expérience émotionnelle subjective—est régulée ou dérégulée dès le tout début de la vie par les systèmes relationnels dans lesquels elle prend forme. Dès lors, accorder à l’affectivité la place centrale, entraîne une mise en contexte radicale de presque tous les aspects de la vie psychologique humaine.
2) Atwood et Stolorow - Marcher sur la corde raide de « l’habitation émotionnelle » (emotional dwelling)
Traduction française par Annette Richard du texte :
Atwood, George E. & Stolorow, Robert D. (2016). Walking the Tightrope of Emotional Dwelling.
Psychoanalytic Dialogues,
vol. 26, n° 1, pp. 103-108.
Résumé
Cet essai cherche à caractériser une forme active et relationnellement engagée de comportement thérapeutique appelée habitation émotionnelle. Les traits distinctifs de ce mode de comportement sont identifiés en les mettant en contraste avec des formulations correspondantes apparaissant dans d'autres points de vue théoriques, y compris ceux de Freud, Ferenczi, Sullivan et Kohut. Au centre de l'habitation émotionnelle se trouve la capacité du thérapeute à entrer dans la réalité d'un patient tout en tenant et portant simultanément la sienne.
3) Stolorow, Brandchaft et Atwood - Traitement des états psychotiques & Le cas d’Anna
Traduction française par Annette Richard du texte :
Stolorow, Robert D., Brandchaft, Bernard & Atwood, George E. (1987). Treatment of Psychotic States & The Case of Anna. In:
Psychoanalytic Treatment: An Intersubjective Approach,
Hillsdale, NJ: The Analytic Press, Chap. 9, pp. 133-140 et 155-172.
Résumé
Ce troisième texte à l’étude illustre la posture thérapeutique préconisée par Stolorow et Atwood dans une situation qui représente le plus grand défi à cette capacité du thérapeute de « marcher sur la corde raide » : le récit du traitement d’une personne souffrant d’états psychotiques.
Il s'agit d'une activité d'étude et de discussion de textes dont le format sera similaire aux "Vendredis intersubjectifs" (VI) que plusieurs d'entre vous connaissez déjà, à la différence que les résumés des textes seront augmentés d'une période d'enseignement. Les participants auront préalablement lu les trois textes, qui seront successivement étudiés et discutés en sous-groupes ainsi qu'en grand groupe avec animation.
Horaire de la journéeL'horaire inclut deux pauses de 10 minutes et une heure de lunch (sur place)
09h00 | Accueil et petit déjeûner / Ouverture de la salle d'attente Zoom (on peut se connecter) |
09h15 | Admission dans la réunion Zoom (clavardage ouvert) |
09h30 | Présentation du thème et du programme de la journée (clavardage fermé) |
09h35 |
Résumé et enseignement sur le 1er texte à l’étude par Annette Richard
(40 min.)
Stolorow (2002) De la pulsion à l’affectivité : contextualisation de la vie psychologique |
10h15 | Discussion en grand groupe (25 min.) |
10h40 | Pause (10 min.) |
10h50 | Discussion en sous-groupe (55 min.) |
11h45 | Lunch sur place (60 min.) |
12h45 |
Résumé et enseignement sur le 2e texte à l’étude par Annette Richard
(35 min.)
Atwood et Stolorow (2016) Marcher sur la corde raide de « l’habitation émotionnelle » (emotional dwelling) : une posture thérapeutique plus active et engagée |
13h20 | Discussion en grand groupe (10 min.) |
13h30 | Discussion en sous-groupe (50 min.) |
14h20 | Pause (10 min.) |
14h30 |
Résumé et enseignement sur le 3e texte à l’étude par Annette Richard
(30 min.)
Stolorow, Brandchaft et Atwood (1987) Le cas d’Anna : une illustration clinique de l’ « habitation émotionnelle » avec des états psychotiques délirants |
15h00 | Discussion en sous-groupes (50 min.) |
15h50 | Discussion en grand groupe (40 min.) |
16h30 | Fin du séminaire |
- Situer la primauté motivationnelle de l’expérience affective dans l’approche thérapeutique intersubjective.
- Définir le changement dans la compréhension des phénomènes cliniques impliqué par une mise en contexte intersubjective radicale de l’expérience affective.
- Définir la posture du thérapeute dans cette recherche de compréhension affective de la vérité subjective du patient.
- Reconnaître les fluctuations dans l’expérience affective vécue de la posture empathique, ou d’ « habitation émotionnelle », du thérapeute en réponse à l’expérience affective du patient.
Mesures relatives à la COVID
Si vous présentez des symptômes de COVID, veuillez ne pas vous présenter en personne et plutôt participer sur Zoom.
Mesures sanitaires au Centre Saint-Pierre
- Vous trouverez les distributeurs de gel hydro-alcoolisé à l'entrée et aux ascenceurs, et une boîte de masques de procédure sera placée à l'entrée de la salle à la disposition des participants.
- La salle dispose d'une ventilation centrale et les fenêtres peuvent aussi être entrouvertes pour favoriser le renouvellement de l'air.
- Les chaises seront disposées de façon à laisser une distance d'un mètre entre chaque participant.