3e Vendredi intersubjectif George Atwood
Cette activité est gratuite et ouverte à tous
Date: le 10 mai 2013
Heure: 19h30 à 21h30
Lieu: Pavillon Marie-Victorin de l’Université de Montréal, au local D-427 (salon Noël Mailloux)
Contenu: échanges et discussion sur les vidéos du cours universitaire de George Atwood, Ph.D., psychanalyste, portant sur la psychopathologie et la psychothérapie.
Cette activité de formation est reconnue aux fins de la formation continue en psychothérapie (pour 2 heures par VI) No de reconnaissance OPQ: RA00323-13
L'année George Atwood au GEI
(Le texte d'introduction qui suit est le même que celui de la page du 1er VI George Atwood)
Les trois Vendredis intersubjectifs (VI) de l’année 2012-2013 portent sur l’œuvre de George Atwood tel qu’il la communique dans des documents audio-visuels uniques qu’il a mis à notre disposition. Vous trouverez, dans ce qui suit, les liens pour ouvrir les vidéos en ligne des derniers cours sur la psychopathologie et la psychothérapie que George Atwood a donné à la Rutgers University l’année dernière avant de prendre sa retraite de l’enseignement. L’année 2012-2013 sera couronnée par la 10e Conférence annuelle du GEI en septembre prochain, laquelle comportera, entre autres, un séminaire à distance par vidéoconférence de 3 heures avec le professeur Atwood.
Programme des VI George Atwood
Très jeune, George Atwood a eu l’intuition que la psychothérapie des troubles mentaux les plus sévères offrait la possibilité de découvrir les secrets de l’esprit humain et les profondeurs de la nature humaine. Après 50 années consacrées à cette recherche, il nous en offre les conclusions. Attention: ces conclusions sont subversives, dérangeantes et déstabilisantes pour nos manières habituelles de voir et de comprendre. Se plonger dans son œuvre, c’est s’ouvrir au changement avec toute l’ambivalence d’être positionné sur le bord du chaos. Nous en sortons cependant plus profondément humain et humble. Autant Robert Stolorow, son compagnon d’exploration, était abstrait dans sa proposition du contextualisme phénoménologique, autant George Atwood nous livre l’illustration vécue de cette perspective à travers ses histoires cliniques et grâce à son inimitable talent de conteur.
Le principe fondamental du contextualisme phénoménologique propose que tous les phénomènes psychologiques, traditionnellement compris comme étant issus de mécanismes intrapsychiques isolés, soient maintenant vus comme étant formés à l’intérieur des systèmes constitués par les mondes d’expériences émotionnelles en interaction. Lorsqu’appliqué à la psychothérapie des formes les plus sévères de crises, catastrophes et dilemmes émotionnels, ce qu’Atwood appelle l’abîme de la folie (The Abyss of Madness), ce principe prend toute sa signification et sa profondeur humanisante en remettant en question la plupart de nos pratiques en psychologie et en psychiatrie.
Peu importe leurs manifestations parfois incompréhensibles, les soi-disant troubles mentaux les plus graves sont ultimement des événements humains qui émergent des contextes humains. En tant que tels, ils peuvent être compris de manière intersubjective, éliminant ainsi le fossé stigmatisant entre la folie et la santé mentale. George Atwood nous offre des études de cas, des illustrations des difficultés, succès et échecs en psychothérapie avec des personnes aux prises avec des états les plus souffrants. Nous vous invitons donc à vous ouvrir à l’influence de ce psychothérapeute et philosophe d’exception qu’est George Atwood.
Les sujets traités dans les vidéos incluent les suivants: les prémisses d’une approche phénoménologique, les facteurs dans la psychologie contemporaine qui font obstacle à une compréhension phénoménologique, une critique du modèle médical en psychodiagnostic, l’interprétation des significations dans les idées délirantes et les hallucinations, les états ressentis d’annihilation et leur centralité dans les soi-disants schizophrénie et trouble bipolaire, le traumatisme et la dissociation, les états de désespoir et leur rôle dans le suicide, le stress psychologique et le traumatisme encouru à faire de la psychothérapie, la guérison psychothérapeutique des fissures dans l’expérience de soi, la pédophilie, et la vision psychanalytique classique de la dépression.
Il y a 22 cours d’environ 60 à 70 minutes chacun répartis sur deux vidéos. Nous avons programmé les cours 15 à 22 (3e partie) à visionner pour le VI du 10 mai 2013, en décrivant le contenu de chaque cours et en indiquant les parties qui sont les plus pertinentes à visionner. Nous avons donc favorisé environ 7 heures de contenu sur un possible 8 heures de cours enregistré. Si vous en avez le temps, le visionnement au complet est recommandé, sinon vous pouvez laisser tomber les parties indiquées. Nous vous recommandons aussi d’acheter et de lire son livre, The Abyss of Madness, comme lecture complémentaire. Nous indiquons quelques correspondances entre le contenu du cours et le livre.
Lectures complémentaires
- Atwood, G.E. (2011) The Abyss of Madness. New York: Routledge.
- Stolorow, R.D., Atwood, G.E. & Orange, D.M. (2002) Worlds of Experience: Interweaving Philosophical Dimensions in Psychoanalysis. New York: Basic Books. Chap. 8: Shattered worlds/Psychotic states: the experience of personal annihilation.
- Brandchaft, B. (2010) Toward an Emancipatory Psychoanalysis. New York: Routledge.
Cours 15: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (17 minutes)
À visionner au complet…
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1ère partie - La phénoménologie de la dépression, du désespoir qui mène au désir de se suicider. (Voir Abyss of Madness, chap. 6, pp.133-160.) Son expérience personnelle avec des personnes proches et des patients qui se sont suicidées. Quelles sont les expériences qui peuvent conduire au seuil de cette auto-destruction? Pourquoi les personnes veulent-elles se suicider? La théorie freudienne (la rage retournée contre soi-même: « l’ombre de l’objet perdu tombe sur l’ego ») et la sienne (le désespoir plus que la rage: une position intenable..., sans espoir, sans issues).
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2e partie - Le cas de Margaret (commencé dans la 1ère partie): les signes d’un projet suicidaire imminent – une soudaine amélioration de l’état dépressif. Comment différencier une amélioration réelle de celle reliée au projet suicidaire.
Cours 16: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (10 minutes)
À visionner au complet…
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1ère partie - Fin de la discussion sur le suicide et la dépression. L’impact destructeur du suicide sur les personnes environnantes; le système de déni qui entoure les traumatismes (Abyss of Madness, pp. 113-114).
- 2ième partie, 3:00 jusqu'à là fin - Début d’un nouveau thème: Le traumatisme et la dissociation (Abyss of Madness, chap. 5 pp. 107-117). Le traumatisme: ce n’est pas un événement terrible qui vous arrive, mais un événement qui est trop submergeant pour être intégré à un point tel que vous doutez même que ce soit arrivé. Si vous intégrez l’événement, il devient une partie de votre histoire de vie, et ce n’est plus un traumatisme. Donc, le traumatisme va de pair avec la dissociation: un événement, une scène qui disparaît complètement de votre mémoire. « Je suis devenue quelqu’un à qui rien de ça n’est arrivé… » Un continuum qui va de l’amnésie absolue au clivage des émotions.
Cours 17: 1ère Partie (49 minutes) / 2e Partie (14 minutes)
À visionner au complet...
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1ère partie - Un cours préliminaire à son récit du traitement d’un cas de personalités multiples. La différence entre la soi-disant schizophrénie et les cas de personalités multiples en termes phénoménologiques. Le traitement avec les personnes qui ont survécu à leurs traumatismes grâce à la dissociation implique de les revivre: « l’intolérable et l’indisable », souvent une agonie. Cf. Abyss of Madness: pp. 113-125. L’émergence de la multiplicité: une forme extrême de dissociation. Le cas de Sarah: Abyss of Madness, pp. 111-113.
- 2e partie - Même si dans les deux cas, le traumatisme en est la source, dans le cas de dissociation en de multiples personalités la personne devient plusieurs pour survivre à l’intolérable, alors que dans le cas de la schizophénie, la personne veut s’unifier. Quelques histoires de personalités multiples dans la littérature.
Cours 18: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (14 minutes)
À visionner au complet...
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1ère partie - Le cas de Jeanne: voir Abyss of Madness, pp. 126-132. La première personne avec personnalités multiples avec qui il a travaillé à partir de 1974. Sa rencontre avec elle et la thérapie qui a commencé peu de temps après. Son histoire: une suite ininterrompue de traumatismes horribles. Les signes de sa multiplicité qu’il ne voyait pas au début: la perte de la temporalité (amnésie), les manières contrastantes avec lesquelles elle se présentait… Puis un téléphone tard le soir: il prend conscience que c’est une autre partie qui lui parle et raconte un traumatisme.
- 2e partie - Le travail avec les personalités multiples: un très long et douleureux travail d’intégration graduelle. Une histoire « sanglante » qui a durée 4 ans (des sessions de parfois 2 heures, 7 jours par semaine). Jeanne avait 6 personalités distinctes, issue d’un contexte d’événements qui avaient été si traumatisants (dans le contexte d’une histoire d’abus incessants) qu’elle s’était fragmentée (dissociée) en 6 parties afin de survivre.
Cours 19: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (12 minutes)
À visionner au complet…
(le son de la vidéo de la deuxième partie s'interrompt à la 22e seconde, il s'agit d'une défectuosité du fichier vidéo hébergé par YouTube)
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1ère partie - La plupart des personnes présentant des personalités multiples ont subi des abus atroces incessants qui ont violé leur sentiment de sécurité et leur intégrité corporelle (le film Sybil), des événements traumatisants qui s’accumulent et qui font que l’enfant à qui cela arrive n’a pas d’autres choix pour survivre que de devenir complètement dissocié: l’autre que soi. Il faut prendre en compte le contexte et les significations des événements pour comprendre l’ampleur du traumatisme. L’histoire de Jeanne et le rêve récurrent qu’elle a eu de 3 à 10 ans qui symbolisait qu’elle vivait dans un monde où les autres voulaient la tuer. Il décrit ensuite chacune des six parties « autres », comment il les a rencontrés, et les événements traumatiques qui ont cristallisé chacune d’elles, de l’âge de 2 à 7 ans.
- 2e partie - Le récit du dernier événement cristallisant l’une des parties.
Cours 20: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (17 minutes)
À visionner au complet…
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1ère partie - Le thème: la « punition sanglante », une expression d’une patiente de Stuart Perlman (l’auteur du livre « The Emotional Survival of the Therapist ») qui présentait des personnalités multiples pour parler de l’expérience thérapeutique de revivre pendant longtemps les événements traumatiques horribles qui avaient été dissociés afin d’y survivre. La première étape: un testing du thérapeute qui a pour but de vérifier si le thérapeute est fiable et capable de revivre le passé avec la personne – et la boîte de Pandore s’ouvre éventuellement après cette vérification. La deuxième étape est celle de la « punition sanglante », souvent littéralement et elle est extrêmement douleureuse pour les deux participants. Elle est faite de mémoires corporelles horribles, d’images visuelles intolérables, de suicidalité récurrente (il devait alors se battre littéralement avec elle pour l’empêcher de se faire mal et d’aller se suicider), de fantaisies d’être sauvée. Il décrit aussi des comportements bizarres de Jeanne durant cette étape. La troisième étape: l’unification.
- 2e partie - Les signes du processus graduel d’unification chez Jeanne. L’étape où le thérapeute ne peut plus différencier les personnes « autres », et le rôle du livre sur Sybil, une étape importante pour Jeanne. Le rôle de non-interférence et non interprétation du thérapeute.
Cours 21: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (7 minutes)
À visionner au complet…
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1ère partie - Le processus d’unification chez Jeanne a duré un an et demi au cours duquel il l’a voyait 7 jours par semaines, parfois pendant 2 heures. Il décrit les événements de ce processus (pas nécessairement en ordre chronologique): 1- La fin des voyages en dehors de son corps (le voyage à Montréal de Jeanne où elle tombe en amour avec la ville ?). Unification du corps et de l’esprit avant l’unification des personnes « autres ». 2- « Sybil » et le danger pour Jeanne de lire le livre et de regarder le film (avec Sally Field): la peur que son système explose et qu’elle se retrouve dans un chaos insupportable, et aussi que ses personnes « autres » implosent et qu’elle devienne une singularité complètement isolée. La menace du mot « amour » pour l’existence et la stabilité de son système basé sur la certitude qu’elle ne peut faire confiance à personne dans le monde. 3- Les crises suicidaires: il atteint sa limite …. Et il la somme d’arrêter ces crises et les luttes qui les accompagnent. Et elle le fait. 4- La conscience graduelle de sa multiplicité. 5- Le rêve du cercueil avec 4 corps dedans: le prélude à un soi unitaire. 6- Les hallucinations du verre qui se fracasse. 7- « Nous sommes un… » et le casse tête de faire correspondre chacune des parties à l’histoire de chacune. 8- La vie après: il n’y avait qu’une seule personne, Jeanne. La stratégie de survie n’était plus nécessaire et elle y avait renoncé. Elle n’y est plus retourné, et ce depuis 33 ans.
- 2e partie - L’histoire de Jeanne après l’unification: plusieurs degrés universitaires, un mariage, pas d’enfant. L’a revu une dizaine de fois depuis 1981. N’a jamais pu s’entendre avec sa mère. La fin tragique de son frère qui avait également était maltraité.
Cours 22: 1ère Partie (50 minutes) / 2e Partie (11 minutes)
Vous pouvez sauter ce vidéo au complet. Il s’agit de son « testament » de psychologue clinicien à ses étudiants avant de partir à la retraite, ses recommandations, des conseils, etc.